Amis de la Polynésie Française

Arts et littérature

La splendeur du décor naturel de la Polynésie et le choc émotionnel de la découverte, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, de ces îles et de leur population aux origines encore un peu mystérieuses, ont été et demeurent une source constante d'inspiration pour les écrivains et les artistes.

Ce sont les découvreurs qui ont été les premiers chantres de la "Nouvelle Cythère", tout de suite identifiée comme le paradis de l'océan.

Le chef de file de ces laudateurs est certainement Louis-Antoine de Bougainville. Il faut lire son journal de navigation où s'exprime toute la philosophie, dominante à l'époque, du bon sauvage. Bougainville eut de nombreux émules et l'on ne compte plus aujourd'hui le nombre des récits plus ou moins romancés, consacrés à la vie des Polynésiens, à leur mythologie, à la nouvelle société locale issue d'un métissage réussi. Parmi les auteurs les plus marquants, on ne peut manquer de citer Victor Ségalen, médecin, voyageur, anthropologue, à qui il a suffi de quelques semaines passées à Tahiti pour écrire "Les Immémoriaux", puissante évocation de la pesante immixtion de la civilisation européenne à Tahiti.

On ne peut davantage omettre de mentionner "Les derniers sauvages, vie et mœurs aux îles Marquises" de Max Radiguet. Et comment ne pas faire place à celui qui a rapporté de Tahiti son nom d'auteur, inscrit sur de très nombreux romans, Pierre Loti, avec son "mariage de Loti", dédié à la rêveuse Rarahu.

Soutenue par de telles œuvres, la production littéraire d'inspiration polynésienne n'a fait que se développer, surtout pendant le 20° siècle. Faute de pouvoir en donner une liste complète, on renverra au livre de J.J. Scemla, "le voyage en Polynésie, anthologie des voyageurs occidentaux". On ajoutera que les Polynésiens n'avaient pas de langue écrite et que ce sont les missionnaires, la société des Missions britanniques, qui se sont attelés à traduire la Bible en Tahitien, leur donnant ainsi le premier texte écrit en leur langue.

Au plan des arts, les Polynésiens n'ont pas attendu les Européens pour doter leurs îles de témoins irrécusables de leur civilisation ancienne. A coté des "marae", lieux de culte de la religion maori, les Polynésiens ont placé dans la nature des "tiki", représentant les esprits, bons ou mauvais, auxquels ils s'en remettaient pour fixer leur destin. Les "tiki" conservent encore aujourd'hui leur pouvoir sur une partie de la population et, en tous cas, constituent des œuvres très expressives de l'art polynésien.

Sans constituer une composante de cet art, les gravures réalisées par les découvreurs fournissent d'intéressants éléments pour la connaissance des conditions de vie des maoris.

Mais l'art pictural en Polynésie est vraiment entré dans ses heures de gloire avec Paul Gauguin. A ce grand artiste la Polynésie a offert l'atelier idéal et Paul Gauguin l'en a remercié en saisissant avec justesse et passion la vérité de ce peuple. D'excellents peintres sont venus après lui s'affronter à la réalité du spectacle des îles et de leurs habitants. Aucun n'a atteint cet accord absolu du peintre et de son modèle. Tahiti n'a pas pu offrir à Gauguin le musée qu'il méritait. Cela est d'une importance secondaire dès lors qu'en tout faré polynésien le voyageur a le sentiment de se trouver en face d'une œuvre du peintre.

Pour autant la production artistique n'a pas fléchi. Dans des styles assez différents des peintres comme Gouwe, Boullaire, Deloffre, Mäiré, Uschi, pour n'en citer que quelques uns, ont continué ou continuent de mettre leurs grands talents au service des sujets polynésiens. La maison de Tahiti et des îles (28, boulevard Saint Germain à Paris) et le Cercle de la Marine organisent de temps en temps des expositions.

Pour ceux qui souhaiteraient se tenir au courant de l'actualité littéraire ultra-marine (découvertes, voyages, romans, etc....) la fréquentation des librairies spécialisées est recommandée. On peut citer, parmi beaucoup d'autres :

  • la librairie Ulysse - 26 rue Saint Louis en l'Île 75004 Paris,
  • la librairie l'Harmattan - 16 rue des Ecoles 75005 Paris,
  • sans oublier les maisons d'éditions locales comme les Editions du Pacifique - 10 avenue Bruat à Papeete.

Thierry Cathala


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